27 août 2019

Loin du folklore des spectacles à sensation, les professionnels de santé du GHND sont de plus en plus nombreux à utiliser l’hypnose à des fins thérapeutiques. Pour structurer cette démarche, un Comité d’Hypnose à Usage Thérapeutique a été créé, qui porte le doux nom de CHUT.

L« Ayant subi beaucoup d’opérations dans ma vie, je ne supportais plus les piqûres et autres interventions. Puis cette dame est venue vers moi, avec une voix toute douce, et m’a beaucoup calmée. Après l’opération, pour la première fois de ma vie, je me suis réveillée avec le sourire. Elle m’a tellement apaisée que les jours qui ont suivi, j’essayais de me rappeler sa voix. » témoigne Yolande, 36 ans, hospitalisée au CHPO pour une endoscopie.

 

Des retours patients très positifs

Ce type de retour, le GHND en reçoit régulièrement. De quoi encourager l’initiative des professionnels dans la poursuite de leur projet. D’autant plus qu’une fois passés les premiers étonnements, l’hypnose a rapidement démontré son utilité : apaisement des angoisses, diminution de la douleur et donc des doses de produits anesthésiants, meilleure récupération post-opératoire…

 

Des applications multiples

Les indications à l’utilisation de l’hypnose sont la souffrance chronique (côlon irritable, dépression, douleur chronique…) et la douleur aigüe (hypno-analgésie, gestion du stress et des émotions…). « L’hypnose ne diminue pas la douleur, mais modifie la perception de la douleur » explique Isabelle Defaye, cadre en pneumologie coordonnatrice du CHUT. « La douleur et l’émotion étant intimement liées, on utilise l’hypnose pour atténuer le côté émotionnel » ajoute le Dr Emmanuel Boselli, anesthésiste.

 

Un comité pour structurer la démarche

En 2014, les infirmières anesthésistes Nathalie Bougault et Laure Guérault, ainsi que le Dr Béatrice Cholin, médecin en soins palliatifs, ont créé un premier comité d’hypnose pour structurer une démarche croissante au CHPO. En 2016, ce comité s’officialise en tant qu’émanation du CLUD (Comité de Lutte contre la Douleur) sous le nom de CHUT (Comité d’Hypnose à Usage Thérapeutique) et prend une dimension territoriale. Il a pour vocation d’être un lieu d’échanges sur les pratiques et de développer l’hypnose sur le GHND. Par le biais du PFCHYT (Projet de Formation en Communication Thérapeutique et Hypnose Territoriale), plus de 40 agents ont été formés entre 2014 et 2018. Aujourd’hui, le CHUT comprend 37 membres et recense une cinquantaine séances d’hypnose par mois, au sein des CH de Bourgoin-Jallieu, Morestel et Pont-de-Beauvoisin.

 

Un autre mode de communication

L’un des principes étant de demander aux patients ce qu’on attend d’eux, et non pas ce qu’on n’attend pas d’eux, la pratique de l’hypnose amène les soignants à modifier profondément leur mode de communication, pour adopter une tournure positive dans toutes les situations. « Cela peut-être très utile en cas de gestion des conflits » estime Isabelle Defaye. « Par exemple, on dira « détendez-vous » au lieu de « ne paniquez pas », ou encore « soyez rassuré » au lieu de « ne vous inquiétez pas » illustre le Dr Boselli.

Organisation du CHUT :
– Coordonnateur : Dr Emmanuel Boselli
– Co-coordonnateurs : Dr Béatrice Cholin, Dr Sonia Cieslak, Nathalie Bougault et Laure Guérault (CHPO), Isabelle Blanchy (IFPS), Dr Bernadette De Marco et Estelle Reynaud (CHPB)
– Superviseur : Dr Michel Marvy (en tant que président du CLUD de territoire)

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